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plusieurs drones abattus en Russie, dont un à proximité de Moscou

plusieurs drones abattus en Russie, dont un à proximité de Moscou

Des composants occidentaux utilisés dans les armes russes

Un rapport publié mardi par l’ONG le Partenariat international pour les droits humains (IPHR) avec la Commission indépendante de lutte contre la corruption en Ukraine (NAKO), révèle que des composants à double usage fabriqués en Occident ont continué à parvenir en Russie longtemps après le début de l’invasion de l’Ukraine et que des composants fabriqués en Occident ont été et continuent à être incorporés dans des armes utilisées pour commettre des crimes de guerre présumés par la Russie.

Les données commerciales ont mis en lumière que trois entreprises technologiques occidentales – dont deux fabriquent des composants à double usage recherchés par la Russie pour la fabrication et la réparation de son équipement militaire, et dont l’une fabrique une variété d’un composant spécifique nécessaire à l’armée russe – continuent d’exporter vers la Russie des milliers de composants d’une valeur de plusieurs millions de dollars, pas plus tard qu’en novembre 2022. Les données commerciales montrent que les composants fabriqués par Harting, Trimble et TE Connectivity continuent d’être importés par la Russie, soit par l’intermédiaire de distributeurs officiels de ces sociétés, soit par des pays tiers comme Hongkong et la Turquie.

Le rapport examine les multiples crimes de guerre présumés commis par les forces russes depuis le début de l’invasion à grande échelle, chacun d’entre eux ayant été perpétré à l’aide d’une ou plusieurs armes contenant des composants de fabrication occidentale. Parmi eux figurent les frappes russes sur des immeubles résidentiels, des infrastructures civiles et des centrales électriques, qui ont fait des centaines de morts et de blessés parmi les civils et privé des millions de personnes de chauffage et d’eau, comme à Kharkiv le 17 août 2022. « Des frappes de missiles Iskander ont touché un centre culturel, un dépôt de tramway et un dortoir pour des personnes malentendantes. Dix-huit personnes, dont un enfant de 11 ans, ont été tuées. Les services d’urgence ukrainiens et la police de Kharkiv ont découvert des restes de ce type de missile sur les lieux », écrit Franceinfo mardi. Ces missiles comportent plusieurs éléments (processeurs, mémoire flash, câbles Ethernet et micropuces) portant les logos de marques américaines, allemandes et suisses, souligne l’enquête.

Le rapport conclut que quatre armes et systèmes d’armes russes utilisés pour commettre les crimes de guerre présumés dépendent, à des degrés divers, de composants fabriqués en Occident. Il conclut également que les réglementations et les mesures d’application existantes visant à limiter l’accès de la Russie aux technologies occidentales à double usage ne sont pas suffisantes, comme en témoigne le fait que les exportations vers la Russie d’entreprises fabriquant des composants recherchés par le Kremlin se poursuivent. Les sociétés qui produisent ces composants « doivent être conscientes que leur négligence entraîne des victimes civiles », souligne auprès de Franceinfo Simon Papuashvili, directeur de programme au sein de l’IPHR.

En août 2022, un rapport du groupe de réflexion sur la défense Royal United Services Institute (RUSI) avait présenté une analyse détaillée des composants et des rouages internes des systèmes militaires russes les plus modernes – notamment des missiles de croisière, des systèmes de communication et des systèmes de guerre électronique, qui ont été saisis ou abattus en Ukraine depuis le début de la guerre. Dans les vingt-sept systèmes qu’il avait démontés et étudiés, le RUSI avait trouvé au moins 450 types différents de composants étrangers uniques. La plupart étaient fabriqués par des entreprises américaines, mais certains venaient aussi du Japon, de Taïwan, de Corée du Sud, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne et de Suisse.

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