En Iran, des dizaines de collégiennes empoisonnées dans la province de Téhéran

by Curtis Jones
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Des dizaines de collégiennes ont été empoisonnées, mardi 28 février, dans l’école de Khayyam, dans la ville de Pardis, à l’est de Téhéran, après une série d’attaques similaires ailleurs en Iran, a annoncé un média local.

« Jusqu’à présent, trente-cinq élèves ont été transférées à l’hôpital et les services d’urgence sont présents dans l’école pour contrôler la situation », a précisé l’agence de presse Tasnim. Aucune de ces collégiennes ne se trouvait dans un état préoccupant après avoir respiré dans leur établissement des substances gazeuses qui restent mystérieuses.

Cette affaire d’intoxication collective a débuté fin de novembre 2022, lorsque les médias ont fait état de premiers cas d’empoisonnement par voies respiratoires de centaines de jeunes filles âgées d’environ 10 ans dans les écoles de la ville sainte de Qom, dans le centre de l’Iran. Certaines ont été brièvement hospitalisées.

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Le ministère de la santé a expliqué dimanche que « certains individus » cherchaient, par cette action, à « fermer toutes les écoles, en particulier les écoles de filles ». Ils utilisent pour cela des « composés chimiques disponibles » sur le marché, a-t-il précisé, en excluant des substances « d’usage militaire ».

Silence des autorités

L’affaire a provoqué une vague de colère dans le pays, où des voix ont dénoncé le silence des autorités face au nombre croissant d’écoles touchées. Elle survient alors que l’Iran est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile en public.

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Les autorités ont annoncé une enquête sur les origines de l’empoisonnement, mais aucune arrestation n’a été annoncée à ce stade. L’agence FARS a, elle, annoncé la tenue d’« une réunion d’urgence » au Parlement pour enquêter sur l’affaire, avec la participation des ministres de l’éducation, des renseignements et de la santé.

Le président du Parlement, Bagher Ghalibaf, a affirmé mardi que « seules les deux villes de Qom et Boroujerd », dans l’ouest du pays, avaient « été visées », a rapporté l’agence officielle Irna.

Mais le parlementaire Abdolali Rahimi a précisé que le nombre de villes touchées était « supérieur à deux », en précisant que des élèves de Kavar (Sud) avaient été également empoisonnées.

Le député de Qom, Ahmad Amiri Farahani, a dénoncé ces attaques comme un « acte irrationnel » et précisé que les habitants de la ville sainte « soutenaient l’éducation des filles ». Pour sa part, l’ancienne vice-présidente, la réformatrice Massoumeh Ebtekar, a exhorté le pouvoir « à en finir une fois pour toutes avec les fanatiques misogynes ».

Un dignitaire chiite, l’ayatollah Javad Alavi-Boroujerdi, a, pour sa part, regretté les « déclarations contradictoires des autorités » à propos de l’origine de l’affaire. « Un responsable évoque l’empoisonnement intentionnel tandis qu’un autre blâme le dysfonctionnement du système de chauffage… De telles contradictions renforcent la méfiance des gens vis-à-vis de l’Etat », a-t-il jugé, selon l’agence Shafaqna.

Le Monde avec AFP

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